Certains prétendent qu’il n’y a pas de crise à Montréal. Selon une définition stricte de crise de logement, ils ont raison. D’autres prétendent qu’il y a une crise, et selon une définition moins stricte, ils ont raison.

La rareté de logements ne signifie pas nécessairement une crise.

Il y a une crise du logement lorsqu’il apparaît de façon brusque et intense, et pour une période donnée, un déséquilibre entre l’offre et la demande de logement. La durée prise en compte est souvent longue (car préparer et construire des logements prend du temps, de l’ordre de l’année ou bien plus, et pendant ce temps la demande peut augmenter plus vite que l’offre). 

Un marché est équilibré quand le taux d’inoccupation est de 3%. Lorsque ce taux est supérieur à 3%, le marché passe à l’avantage des locataires. Lorsqu’il est moins de 3%, le marché passe à l’avantage des propriétaires. Plus le taux d’inoccupation se rapproche de 0%, plus le déséquilibre entre l’offre et la demande est grand. Mais il n’y a pas de critères quantitatifs reconnus pour déclarer quand il y a une crise du logement. 

Certains étendent la notion de crise pour l’appliquer à toute situation leur apparaissant imparfaite et ainsi justifier une action importante. C’est ce que font la plupart des associations de locataires. Ainsi il n’est pas surprenant que ces associations de locataires déclarent qu’il y a une crise alors que les associations de propriétaires prétendent le contraire. Souvent c’est parce qu’ils n’utilisent pas les mêmes critères pour déterminer s’il y a une crise.

On peut aussi évaluer la situation en mesurant le nombre de familles qui ne trouvent pas de logements. En 2020, il y a eu environ 200 familles à Montréal qui n’ont pas trouvé de logements le 1er juillet. C’était un nombre record. Les gouvernements les ont pris en charge.

Le taux d’inoccupation à Montréal est passé de 1.9% en 2018 à 1.5 % en 2019, son plus bas niveau en 15 ans, et à 2,7% en 2021. C’est plutôt dans d’autres ville du Québec qu’il y a un danger plus élevé de crise. Le taux d’inoccupation est 2 fois plus bas que le seuil d’équilibre de 3 % dans plus de la moitié des régions métropolitaines et agglomérations recensées par la SHCL.

Il y a une pénurie de logements abordables et de logements avec 3 chambres. Crise ou pas crise, souhaitons que la prochaine étape est d’énumérer toutes les solutions possibles et de bien analyser les impacts. J’ose rêver que l’on cherche des solutions gagnants-gagnants.

Comment peut-on offrir plus de logements rapidement?

J’avais écrit un article en 2020 5 mesures pour éviter une crise du logement et un en 2019 10 raisons expliquant la pénurie de logements en 2019.

Il y a plusieurs autres solutions à considérer. Je me relève les manches et je vais rédiger un autre article.

Publié par :Jean Sasseville

Courtier immobilier résidentiel et commercial, vous conseiller, vous guider tout au long du processus d’achat d'un immeuble rentable, trouver des solutions et vous donner les résultats que vous désirez est mon objectif. Contactez moi pour une rencontre sans engagement de votre part au 438-394-5314, à jean.sasseville@gmail.com ou sur facebook.

Un commentaire sur “À quoi reconnaît-on une crise du logement?

  1. Je me demande si les médias, en disant qu’il y a une crise, ne la provoque pas? Quand on dit ça aux nouvelles, les gens commencent à paniquer et se mettent à chercher anxieusement, et ça crée peut-être de la surenchère, puis là, ils n’arrivent plus à trouver à leur prix, puis ça s’emballe. Ils devraient plutôt s’en tenir aux faits et nous donner les nombres. Je n’ai entendu aucun chiffre, aucun % d’innoccupation, je n’ai pas entendu non plus, si les 1000$/mois étaient chauffés-éclairés-meublés, qqn qui a un chien aura plus de mal, c’est sûr, etc…

    J’aime

Laisser un commentaire